Qu'est ce que la digiscopie

Sommaire

( Préambule : pour allez à l'essentiel et si vous n'aimez pas les longs discours, cliquez ici )

 

   

 

 

 

Introduction

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La digiscopie est une technique photographique qui consiste à coupler un appareil photo numérique (apn) à une longue-vue terrestre. Un photographe malaisien passionné d'ornithologie du nom de Laurence Poh fut le premier en 1999 à avoir eu l'idée d'utiliser ensemble ces 2 instruments. Laurence Poh est malheureusement décédé en 2004, mais nous pouvons encore admirer sur son site ses photos qui sont certainement les plus belles digiscopies du net.

Laurence's Digital Birds  

Aujourd'hui la digiscopie connaît un réel succès auprès des ornithologues. L'intérêt de cette technique est double. Elle permet de réaliser de belles photos animalières mais aide également l'observateur de l'avifaune dans son travail d'identification. L'engouement pour cette nouvelle discipline est certain, mais il est beaucoup plus perceptible outre manche et outre atlantique qu'en Europe continentale. L'offre de matériel est par conséquent beaucoup plus abondante chez nos amis anglais où le mot digiscopie apparaît dans tous les magasins d'optique.

Nous traiterons ci-dessous du matériel digiscopique, des avantages et des inconvénients de la digiscopie, de ses limites et de ses différentes applications. Nous ne manquerons pas pour autant d'aborder quelques aspects de la photographie traditionnelle et de rappeler quelques caractéristiques des appareils numériques reflex qui les différencient de leurs déjà lointains ancêtres argentiques.

 

Distance focale et pixels

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Les lignes qui suivent ne traitent pas directement de digiscopie mais tentent d'apporter des éclaircissements sur les valeurs qu'affichent les appareils numériques en matière de longueur de focale. Il nous semblait en effet inévitable de consacrer quelques développements succints aux caractèristiques intrinsèques des appareils photonumériques. Cette démarche à en outre pour finalité d'élaborer quelques critères facilement identifiables qui permettront de comparer entre eux de manière objective les appareils qui innondent aujourd'hui le marché de la photo.

 

J'ai perdu ma focale argentique!!!

 

Nous savons qu'un objectif de 50 mm utilisé avec un reflex 24x36 argentique correspond à la vision humaine. Par convention on admet qu'un 50 mm grossit 1x et il est ainsi trés facile de mesurer le pouvoir de grossissement d'un objectif qui est toujours proportionnel à sa longueur de focale : un 100 mm grossit 2X, un 200 mm 4x, un 300 mm 6x ...etc...Par convention mais aussi par commodité, et parce que les lois inflexibles du merchandising nous y obligent, nous conviendront tout au long des articles qui suivent qu'un 50 mm équivaut à la vision humaine. La réalité est autre, puisque l'exact vision d'un oeil humain corresponde à une longueur de focale de 43 mm, soit la mesure précise de la diagonale d'un rectangle de 24 mm par 36 mm.

Avec l'arrivé des appareils numériques cette règle de calcul fut totalement remise en cause. Depuis quelques années, d'autres valeurs émergent. A titre d'exemple, il est indiqué sur le zoom du Nikon coolpix 4500 une plage de focale allant de 7,85 mm à 32 mm alors que les prospectus publicitaires vantant les mérites de cet appareil mettaient en avant son zoom x4 offrant une plage de focale "équivalent 24x36" allant de 38 mm à 155 mm. Devant un tel embrouillamini, UBU ce serait sans nul doute exclamé "Parmerde!"...et ce ne sont certainement pas les vendeurs des magasins spécialisés qui lui auraient permis de décrypter toutes ces données chiffrées.

Précisons tout d'abord que la valeur x4 du zoom ne correspond pas à son grossissement maximum. Il s'agit simplement du rapport qui multiplie la plus petite focale, soit 7,85 mm, pour obtenir la plus grande possible, soit 32 mm. Comme l'indiquait la publicité du Nikon coolpix 4500 la plus grande longueur de focale du zoom de cet appareil est de 155 mm, ce qui dèlivre un grossissement maximum de x3,1. Loin d'apporter de telles précisions, la pertinence de la publicité entourant les apn du commerce se résume à la seule mise en exergue de la taille des capteurs de ces appareils exprimée en millions de pixels. Il est vrai cependant, qu'un lien de causalité existe entre ces capteurs et la longueur de focale des apn qu'ils équipent. Il devient alors intéressant de connaître la surface en mm² de ces capteurs. En effet, les principaux critères de choix d'un appareil numérique sont la qualité de son système optique, son temps de latence à l'allumage, le délai de déclenchement entre chaque prise de vue, le nombre de pixels mais également la taille de son capteur. Cette dernière donnée d'importance est généralement "oubliée" dans les argumentaires de ventes des magasins. Or il faut bien avoir à l'esprit que plus est grande la surface du capteur plus l'image obtenue avec ce capteur sera exempt de bruit vidéo et susceptible d'être aggrandie ou recadrée avantageusement sans détèrioration apparente ou pixellisation. En argentique le même constat pouvait être fait s'agissant du moyen ou du grand format comparé au 24x36.

Comme cela prévalait dans le monde de la photo argentique tout devient rapidemment affaire de proportionnalité. Ainsi la longueur de focale d'un appareil numérique est une valeur inversement proportionnelle à la taille du capteur utilisé. Pour tenter d'expliquer ce propos nous nous devons de nouveau de nous référer au standard argentique qui reposait sur l'utilisation d'une pellicule de 24 mm par 36 mm et qui offrait ainsi au centre optique de l'objectif une surface de réflexion de 864 mm carré. Prenons alors le cas d'un objectif de 50 mm utilisé avec un appareil reflex tel que l'EOS 20D. Celui-ci est doté d'un capteur numérique affecté d'un coefficient x1,6. Cela signifie que la longueur de focale de notre objectif doit être multipliée par 1,6 si l'on veut connaître la longueur de focale, dans le cas présent 80 mm, qui aurait permis de réaliser la même image avec un appareil argentique et sa pellicule 24x36. Le pouvoir de grossissement réel de notre objectif de 50 mm monté sur un EOS 20D est donc de 1,6 fois alors qu'avec un appareil argentique il offre une vision équivalente à ce que voit l'oeil humain. Reste à établir un lien entre cette optique devenue l'équivalent d'un 80 mm et le capteur. La fiche technique de l'EOS 20D indique que son cmos est un rectangle de 22,5 mm par 15 mm ce qui nous vaut une surface de 337,5 mm. Si l'on divise 864 (la surface d'une pellicule 24x36) par 337,5, on obtient 2,56, soit le carré de 1,6. Ainsi nous pouvons déterminer la surface du capteur de n'importe quel appareil numérique du commerce.

Pour plus de clarté nous allons maintenant déterminer la surface du capteur du Nikon coolpix 4500. Cette méthode pourra être appliquée à n'importe quel apn.

Nous savons que le zoom du coolpix 4500 est 7,85/32 mm qui équivaut à une plage de focale allant de 38 à 155 mm en argentique. Partant, le coefficient multiplicateur de cet appareil est égal à 155/32 ou 38/7,85 soit 4,84. La surface 24x36 de référence divisée par 4,84² = 36,89. La surface du capteur du coolpix 4500 équivaut à un carré de 6 mm de côté.

 

Des millions de pixels et un seul capteur !!!

 

Nous avons vu que la principale information véhiculée par la publicité au sujet des appareils photo numérique est le nombre de pixels qui compose leur capteur. La présentation de cette caractéristique tend à établir un lien intrinsèque entre la quantité de pixels et la qualité des images produites par un appareil. Cette mise en équivalence n'est que partiellement vrai et la terminologie utilisée à des fins commerciales complétement inexacte.

Rétablissons la vérité : il n'y a jamais eu de pixels sur un capteur numérique. Le pixel (....qui est la contraction de picture element) est la plus petite partie composant une image et comportant des informations sur les couleurs fondamentales RVB (rouge, vert, bleu). Un capteur numérique est composé de cellules photo sensible ou photosites. Ces éléments captent des informations monochromes et il faut donc leur adjoindre un filtre RVB pour qu'ils puissent donner naissance au plus petit point élémentaire d'une image que l'on appelle un pixel. Nous devrions donc exprimer la sensibilité d'un capteur numérique en parlant de photosites tandis que la résolution d'une image se mesure en pixels.

L'option retenue depuis plusieurs années par les fabricants d'appareils photo est d'augmenter le nombre de photosites des capteurs sans pour autant augmenter la taille de ces capteurs. Il est vrai que la multiplication des photosites a permis d'obtenir des images de plus en plus fines. Toutefois, ce qui pourrait ressembler à la loi de Moore à ici ses limites.. En effet, pour accroître le nombre de cellules photosensibles sur un capteur il faut réduire la taille de ces photosites ce qui a pour conséquence immédiate de diminuer leur sensibilité à la lumière.

Un capteur est comme la lentille d'un objectif, un collecteur de lumière. Chacun sait que plus grand est le diamètre d'un objectif meilleures seront ses performances. Cette règle ne vaut évidemment qu'après avoir fait abstraction de tous les autres paramètres tel que notamment les traitements visant à réduire les abérrations chromatiques (voir ci-dessous : quelle longue-vue pour digiscoper ?). Toutes choses restant égales par ailleurs, on peut donc considérer qu'à nombre de pixels équivalent le meilleur capteur sera celui qui possède la plus grande surface. Il aura en effet l'avantage de réduire plus efficacement ce que l'on appelle le bruit vidéo, c'est à dire des colorations parasites dans les tons rouge, bleu et vert. En outre un grand capteur sera d'autant plus efficace si l'on utilise des sensibilités au delà de 400 iso. Le schéma ci-dessous permet de comparer la taille de quelques modèles récents d'apn.

Il faut considérer que la plupart des apn compacts ont un capteur dont la taille est proche de celle du coolpix 4500 ( ex : le Sony W7 utilisé en digiscopie ou le nikon coolpix 8400 dont le capteur est à peine plus grand ). On mesure alors la différence entre ces appareils et des reflex. Ce schéma permet en outre de se rendre compte que le coefficient x1,3, x1,5 ou x1,6 de certains reflex numériques ne rend pas pour autant ces appareils plus performant en photographie animalière qu'un Canon eos 5D équipé d'un capteur 24x36 autrement appelé "full frame". En effet, le gain que procure par exemple un Eos 20D en terme de grossissement est totalement superflue par rapport aux possibilités d'agrandissement, et donc de recadrage, qu'offre un EOS 5D.

 

Quel grossissement avec un téléobjectif ?

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En photographie traditionnelle les plus gros téléobjectifs ont une focale de 600 ou 800 mm. Il faut ici rappeler que la longueur de focale exprimée en millimètres correspond à la distance qui sépare le capteur numérique (ou la pellicule) du centre optique de l'objectif. Sachant que sur un appareil 24x36 on considère qu'une longueur de focale de 50 mm équivaut à la vision humaine, le rapport de grossissement obtenu avec un 600 mm ou un 800 mm sera respectivement de 12x ou 16x. Avec un téléconvertisseur x2 on peut encore doubler ce rapport de grossissement et obtenir x24 ou x32, soit une longueur de focale de 1200mm ou 1600 mm.

De surcroît l'utilisation d'un appareil numérique reflex professionnel disposant d'un capteur doté de 8 Mpix à 16 Mpix permet de nombreux recadrages et par conséquent un agrandissement important de l'image obtenue sans pixellisation. Enfin, le coefficient multiplicateur de focale (voir les explications sur ce sujet ici) de certains reflex numériques permet encore d'améliorer considérablement le rapport de grossissement, tel que le montre le tableau ci-dessous :

téléobjectif

Grossissement avec un appareil

argentique 24x36

...avec un canon eos 20 D

coefficient de x1,6

...avec un canon eos markII

coefficient de x1,3

...avec un nikon D2X utilisé

en version 6Mpix (coefficient x2)

600 mm
X12
x19,2 ou 960 mm
x15,6 ou 780 mm
x24 ou 1200 mm
600 mm+convertisseur x2
X24
x38,4 ou 1920 mm
x31,2 ou 1560 mm
x48 ou 2400 mm
800 mm
X16
x25,6 ou 1280 mm
x20,8 ou 1040 mm
x32 ou 1600 mm
800 mm+convertisseur x2
X32
x51,2 ou 2560 mm
x41,6 ou 2080 mm
x64 ou 3200 mm

Evidemment, avec de telles distances focales la réussite d'une belle image reste très difficile notamment en ce qui concerne la réalisation de la mise au point. En outre, il faudra une luminosité optimale afin de pouvoir travailler en vitesse rapide (>1\1000 sec), sinon attention au flou de bougé. En effet, même avec un solide trépied et un déclencheur automatique, lorsque vous utilisez un 600 mm ou un 800 mm avec un téléconvertissseur x2, le simple rabattement du miroir d'un appareil reflex peut occasionner des vibrations qui rendront l'image floue. Nonobstant ces petits désagréments bien connut de tous les photographes, ce type de matériel est le meilleur équipement dont on puisse disposer pour la pratique de la photo animalière. Toutefois, un gros inconvénient demeure : son prix. Le budget nécessaire à l'acquisition d'un reflex numérique avec un 600 mm et un trépied de qualité se situe dans une fourchette allant de 10 000 € à 15 000 €. Si pour vous l'argent n'est pas un problème et que vous voulez être certains d'obtenir les meilleures images, alors n'hésitez pas un seul instant et payez-vous le matériel photographique dont il est question ci-dessus. En outre, il est inutile que vous lisiez la suite de cet article ce qui vous évitera sans doute une bonne migraine.

En revanche, si vous souhaitez conserver des liquidités pour partir en vacances, alors le monde merveilleux de la digiscopie est fait pour vous.

 

Et Laurence Poh inventa la digiscopie...

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Le matériel le plus souvent utilisé en digiscopie est une longue vue terrestre équipée d'un zoom 20x60, le tout associé à un appareil tel que le nikon coolpix 4500 bénéficiant d'un zoom 38-155 mm (équivalent 24x36), soit un rapport de grossissement maximum de x3.

Le rapport de grossissement de la longue vue multiplié par celui du zoom de l'apn permet donc d'obtenir un grossissement de x60à x180 (avec le zoom de la lunette à x20 puis x60 et celui de l'apn constamment à x3) ce qui correspond à des longueurs de focale hallucinantes pouvant aller de 3000 mm jusqu'à 9000 mm!!!

A ce stade, ceux qui connaissent les lois de l'optique ou les contraintes de la photo astronomique savent qu'il est superflu de rechercher le grossissement maximum d'un instrument, mais qu'il faut en revanche déterminer un grossissement utile en fonction du diamètre de l'appareil que l'on utilise, c'est-à-dire de sa propension à collecter suffisamment de lumière pour obtenir une image exploitable.

En digiscopie, ce grossissement utile se situera entre x60 et x90, soit une plage de focale allant tout de même de 3000 mm à 4500 mm. Le zoom de la longue-vue est alors utilisé de x20 à x30. Au delà de ces valeurs il devient très difficile (mais cela est encore possible) de réaliser une photo nette.

 

Quelle longue-vue pour digiscoper ?

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Le choix du matériel digiscopique peut paraître compliqué eu égard le grand nombre de longues-vues que l'on peut trouver sur les rayons des magasins spécialisés.

Comme lors de tout achat, il faut se poser quelques questions essentielles :

  1. Du matériel digiscopique ! Pour quoi faire ? Des photos de bonne qualité ou de l'identification ?
  2. Quel budget y consacrer ?
  3. Faut il choisir une longue-vue équipée de verres apochromatiques ?

Avant de répondre à toutes ces questions il faut bien avoir à l'esprit qu'en optique, à de rares exceptions près, la qualité d'un instrument est proportionnelle à son prix. Aprés ce postulat, il nous faut maintenant procéder par élimination pour répondre précisémment à la question posée.

On peut classer les digiscopeurs en 2 catégories :

  1. les seuls passionnés d'ornithologie qui utiliseront essentiellement leur longue vue pour observer, procéder à des comptages et accessoirement réaliser un cliché qui leur permettra ultérieurement d'identifier une espèce, leur intérêt premier n'étant pas de produire des photos de qualité. Ceux qui souhaitent se livrer à ce type d'activité pourront s'équiper à moindre frais et renoncer à l'acquisition d'une longue vue dotées de verres apochromatiques (nous allons voir ce que ce mot bizarre veut dire).
  2. les photographes toujours soucieux d'obtenir la meilleure image possible, catégorie à laquelle nous allons tenter ici d'apporter nos conseils.

Lorsque la lumière traverse une lentille les différentes couleurs qui la composent ne sont pas réfractées (déviées) au même endroit. De cette dispersion résulte des défaults visibles dans les zones trés contrastées et notamment lorsque l'on photographie quelque chose de sombre devant un arrière plan trés lumineux. Dans le cas d'une prise de vue photographique l'aberration chromatique ainsi formée peut être amplifiée en fonction du niveau de zooming utilisé et de l'ouverture du diaphragme.

Les grandes marques de longues vues proposent des instruments estampillés du label APO, ED ou encore FLUORITE. Il s'agit de tubes optiques équipés de verres spéciaux à faible dispersion qui corrigent les abberrations de diffraction et de réfraction des couleurs fondamentales RVB (ou RGB en anglais) : le rouge ( R ), le vert ( V) et le bleu ( B ). Ces verres sont appelés verres apochromatiques. Dans toutes les marques, une longue vue apochromatique coutera environ 30 % plus cher que sa version non apochromatique. Ce surcoût peut sembler superflu dès lors que l'instrument ne doit servir qu'à des observations. Pour cette seule utilisation le gain en luminosité et en netteté sera négligeable. Tout au plus, une longue vue apochromatique permettra une observation plus confortable au crépuscule.

En revanche s'il s'agit de digiscoper, c'est à dire d'utiliser la longue vue avec un appareil photo, un modèle apochromatique s'impose. Ainsi les images obtenues bénéficieront d'une meilleure netteté et les sujets photographiés se détacheront correctement du fond de l'image.

Nous ne nous intéresserons ici qu'au longues vues avec un angle de visée à 45° et possédant un diamétre proche de 80 mm.

Dans la catégorie apo, selon l'avis de la plupart des digiscopeurs, la longue-vue ATS 80 HD de Swarovski semble surclasser la plupart de ses concurrentes...

 

Caractéristiques : Cette longue-vue possède un diamètre de 80 mm. Sa mise au point minimum se fait à 5 mètres. Son poids est de 1,350 kg. Son corps mesure 355 mm. Elle est étanche 1 heure à une profondeur de 4 m.

Pour :
Sa qualité optique, sa robustesse, la garantie constructeur de 30 ans, la qualité de ses occulaires et de son zoom , les adaptateurs et les nombreux accessoires proposés par la marque, son encombrement
Contre :
Son prix, sa bague de mise au point et l'absence d'une seconde bague de précision comme sur les modèles Leica

 

...viennent ensuite 2 marques qui proposent des modèles d'excellente qualité mais dont les performances optiques semblent légèrement infèrieures. Il s'agit de Leica avec l'APO TELEVID 77 et de Zeiss avec sa DIASCOPE 85

 

Caractéristiques : Cette longue-vue possède un diamètre de 77 mm. Sa mise au point minimum se fait à 3,95 mètres. Son poids est de 1,495 kg. Son corps mesure 410 mm. Il est en aluminium moulé étanche à l'eau.
Pour :
Son prix par rapport à l'ats 80 hd, sa seconde molette de mise au point
Contre :
Son diamètre légérement inférieur a celui des autres longues vues, le sav Leica et la garantie 10 ans

 

Caractéristiques : Cette longue-vue possède un diamètre de 85 mm. Sa mise au point minimum se fait à 5 mètres. Son poids est de 1,450kg. Son corps mesure 345 mm. Il est en métal et étanche.
Pour :
Son prix par rapport à l'ats 80 hd, son grand diamètre
Contre :
La qualité de son zoom 20x60, la garantie constructeur 10 ans

 

Les trois modèles évoqués ci-dessus sont ceux le plus souvent adoptés par les digiscopeurs et les ornithologues. Si la Swarovski se vend aux alentours de 2350 € avec son zoom 20x60, la Leica et la Zeiss se trouvent pour un peu moins de 2000 €. Ils s'agit d'instruments prestigieux dont la qualité de fabrication est indéniable. Ces trois modèles se valent à peu de choses près avec toutefois une petite préférence pour la Swarovski qui se révèle meilleure que ses concurrentes en photo (voir ici le test comparatif sur le site de Laurence Poh entre une Leica apo televid 77 et une Swarovski AT 80 hd, qui depuis a été remplacée par l'ATS 80 HD : angelfire.com ).

Une multitude de marque proposent également des longues-vues équipées de verres apochromatiques. Kowa fabrique de tels instruments ainsi que Nikon et la firme Allemande Optolyth qui a la particularité de proposer un lunette possédant un diamètre de 100 mm. La TSN 823 M Prominar commercialisée par Kowa, offre quant à elle un diamètre de 82 mm (contre 77 mm pour l'ancien modèle, soit 13 % de luminosité en plus). Beaucoup de digiscopeurs estiment que cette lunette tient la comparaison avec le trio Swarovski, Leica, Zeiss. Toujours est il que la Prominar se vend à un prix équivalent de celui de la Leica ou la Zeiss et possède des caractéristiques similaires : corp étanche, traitement fluorite...etc...Dans la même catégorie nous pouvons ajouter la Nikon En revanche l'Optolyth TBS 100 en dépit de son grand diamètre offre des performances moindre.

 

à gauche la Kowa TSN 823 M Prominar
 
à droite l'Optolyth TBS 100

 

La liste des autres modèles adaptés à la digiscopie est très longue. Parmi les longues-vues les plus utilisées nous pouvons citer la Nikon fieldscope 80 ED dont le prix avec le zoom 20x60 avoisine les 1500 € et la Kite SP-ED 80 ou la Meopta HS 75. Ces 2 dernières lunettes sont un peu moins cher que le trio SLZ puisqu'on les trouvent respectivement à 1400 € et 800 € avec leur zoom 20x60.

D'autres types de longues-vues plutôt dédiées à l'astronomie présentent des caractéristiques qui les rendent très attractives pour une utilisation en digiscopie. Ces instruments sont toutefois très coûteux (> 2000 €). Il s'agit des lunettes de la série NP fabriquées par Télévue et de la série Mégrez fabriquées par Williams optics.

 

Quel apn et quel adaptateur pour digiscoper?

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Un apn s'est très vite imposé comme une référence en digiscopie : il s'agit du Nikon coolpix 4500.

Cet appareil ne se fabrique plus mais se trouve encore sur le marché de l'occasion. Son principal avantage par rapport à tous les autres apn utilisés en digiscopie est son zoom interne associé à un objectif doté d'un filetage. Le mouvement de l'objectif ne se traduisant pas par un déploiement téléscopique externe, il est très facile de visser un adaptateur sur cet appareil de tel sorte que l'objectif soit en buté sur la pupille de l'oculaire. Compte tenu de son caractère interne, à aucun moment le mouvement du zoom ne vient déstabiliser ce montage. Les 28 mm de diamètre de son objectif permettent de l'adapter parfaitement sur l'oculaire de n'importe quelle longue-vue terrestre. Puis en en poussant au maximum son zoom on obtient une image plein cadre à l'écran. Ajoutons enfin, qu'indépendamment de son utilisation en digiscopie, le coolpix 4500 est un excellent appareil. Il peut être monté sur une longue vue à l'aide d'un adaptateur DIGIMOUNT :

Ci contre l'adaptateur digimount
 
A droite le coolpix 4500 monté sur une longue vue Leica

 

Le digimount est cependant peu pratique car long à mettre en oeuvre avec ses 4 vis à serrer. Le site finlandais Spider tech birdnet propose une adaptateur autrement plus pratique qui permet de zoomer alors que l'appareil photo est déjà installé sur l'oculaire. Cet adaptateur est en outre disponible pour plusieurs marques de longues-vues : Leica, Zeiss, Kowa, Swarovski et Nikon.

 
L'adaptateur commercialisé par Spider tech sur une longue-vue Zeiss
 
 

La firme Swarovski s'est davantage préoccupée de l'utilisation de ses longues-vues en digiscopie. La marque autrichienne propose donc pour 150 € tout de même un adaptateur baptisé DCA ( Digital Camera Adaptor) spécialement conçu pour ses longues-vues. Ce système est commercialisé avec 4 bagues d'adaptation différentes qui peuvent donc convenir pour toutes sortes d'appareils (y compris les reflex). Le DCA permet une utilisation beaucoup plus rapide et efficace de l'appareil sur la longue-vue. ATTENTION : il existe un adaptateur DCA pour le zoom 20x60 et un autre pour l'oculaire x30.

Ci-contre l'adaptateur DCA
 
 
 
 
 
A droite le coolpix monté sur une Swaroovski ATS 80 HD avec l'adaptateur DCA

La maison Swarovski qui a bien conscience de l'engouement du public pour la digisopie fait donc des efforts appréciables pour faciliter l'utilisation de ses longues-vues avec un apn. Ainsi la marque propose outre le DCA, le DCB ( Digital Camera Bracket) qui s'apparente à un adaptateur universel. Si l'efficacité de cet accessoire est indéniable son prix supérieur à 200 € reste dissuasif. Dès lors que cela est possible on préfèrera donc le DCA.

A gauche l'adaptateur DCB seul
 
 
 
 
 
 
 
 
 
A droite le DCB utilisé sur une ats 80 hd avec un coolpix 8400

Avec l'adaptateur DCB de Swarovski d'autres apn que le coolpix 4500 peuvent donc être utilisés en digiscopie pourvu que le diamètre de leur objectif puisse coïncider avec celui de l'oculaire de la longue-vue afin d'obtenir une image plein cadre. Le DCB est particulièrement bien adapté à une utilisation avec un appareil photo dont l'objectif ne possède pas de filetage. Par ailleurs le DCB permet une utilisation très confortable avec un apn dont l'objectif occupe une position centrale tel que le coolpix 8400 :

Capteur de 8,31 mégapixels
Zoom optique équivalent 24-85 mm
Ouverture de l'objectif F/2.6-4.9
Taille de l'écran : 1,8 pouces
Sensibilité : iso 50, 100, 200, 400
Poids : 400 g

 

 

 

 

 

D'autres appareils conviennent parfaitement pour la digiscopie être utilisés non seulement avec le DCA ou le DCB mais également avec les autres adaptateurs que nous avons évoqués. Ces appareils possèdent un filitage

- Canon Powershot A 95

Capteur de 5 mégapixels
Zoom optique équivalent 38-114 mm
Ouverture de l'objectif F/2.8-4.9
Taille de l'écran : 1,8 pouces
Sensibilité : iso 50, 100, 200, 400
Poids : 235 g

 

 

 

 

 

- Sony Cyber-shot DSC-W7

Capteur de 7,2 mégapixels
Zoom optique équivalent 38-114 mm
Ouverture de l'objectif F/2.8-5.2
Taille de l'écran : 2,5 pouces
Sensibilité : iso 100, 200, 400
Poids : 197 g

 

 

 

 

 

Les appareils reflex numériques montés avec un objectif de 50 mm peuvent également être adaptés sur un oculaire. Toutefois, en digiscopie, les vibrations engendrées par le claquement du miroir de ces appareils constitue un handicap difficile à surmonter.. Ajoutons que dans tous les cas l'apn ou le reflex devront être utilisés avec un déclencheur souple avant d'éviter au maximum les flous de bougé.

Enfin un nouvel appareil numérique équipé d'un zoom 28-112 stabilisé semble tout indiqué pour être utilisé en digiscopie. Il s'agit du Lumix DMC-LX1 de Panasonic qui est également commercialisé par Leica sous le nom D-Lux 2. Cet appareil possède en outre un capteur 8 mpix. Leica commercialise également le Leica Digital Adapter 2 spécialement conçu pour fixer le D-Lux 2 sur les longues-vues de la marque.

A gauche le Leica digital adapter
 
 
 
 
 
 
 
A droite un appareil D-Lux2 monté sur une Leica APO televid avec le Leica digital adapter
 

Evidemment la liste des appareils proposés ci-dessus n'est pas exhaustive. Le monde de la photographie numérique étant en perpétuelle évolution il convient d'observer la mise sur le marché de nouveaux appareils dont certains surclasseront sans doute ceux actuellement utilisés en digiscopie. Ainsi le Fuji E900 et surtout l'Olympus SP350 semblent offrir des possibilités intéressantes en digiscopie.

 

Les autres accessoires du digiscopeur

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Nous ferons abstraction dans les lignes qui suivent des adaptateurs qui servent à assembler une lunette et un apn. En effet, nous avons déjà évoqué plus haut cet accessoire qui parfois est spécifique à la lunette que l'on utilise. Nous vous renvoyons en outre à notre page de lien pour découvrir ces adaptateurs chez des revendeurs comme warehouse ou scopetronix.

Nous nous attacherons plus particulièrement ici à passer en revue les accessoires qui peuvent servir à éviter le flou de bougé avec l'ensemble apn+longue-vue. Il s'agit évidemment d'un trépied et d'un déclencheur à distance.

Deux grandes marques sont connut de tous les photographes pour la robustesse et la fiabilité de leurs gammes de monopodes et de trépieds, il s'agit de Gitzo et de Manfrotto. Nous profiterons de signaler ici que les trépieds Swarovski ne sont ni plus ni moins que des Manfrotto habillés du logo de la marque à tête d'aigle à des fins commerciales puisque vendus généralement plus cher que le modèle originel.

Pratiquement les trépieds les plus adaptés et lesplus utilisés par les digiscopeurs sont des modèles manfrotto : le 190/CLB et le 055/CLB. Légèrement moins chers que Gitzo, il s'agit néanmoins de trépieds d'excellente facture. Il faut leur ajouter une rotule 128RC également de marque Manfrotto.

 

Ou acheter son matériel digiscopique ?

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Nous ne saurions ici faire la publicité de tel ou tel magasin. La plupart des personnes qui s'intéresseront à ces lignes sauront très rapidement trouver sur des forums de discussion dédiés à la digiscopie les adresses de boutiques spécialisées dans ce domaine. Les conseils prodigués dans ces établissements sont précieux et les prix proposés très compétitifs. L'achat d'un instrument hors de France nous paraît être une démarche superflue. En effet, les prix pratiqués dans l'hexagone sont sensiblement identiques à ceux proposés par les autres revendeurs européens. Seul les tarifs de quelques magasins anglais, pays du birdwatching ou beaucoup de foyer possèdent une longue-vue, sont inférieurs aux prix français. Toutefois les revendeurs anglais ne peuvent exporter leurs instruments et la différence de tarif qu'ils proposent ne justifie pas un déplacement sur les terres de la perfide albion. Enfin, une importation des USA sera immédiatement assujettie à la tva et aux droits de douanes ce qui rétablira un niveau de prix identique à celui que l'on trouve en france.

En revanche, l'engouement pour le digiscoping semblant être beaucoup plus affirmé outre manche et aux usa, l'offre d'accessoires et notamment d'adaptateurs destinés à fixer un apn sur une longue-vue est très diversifiée chez nos amis anglo-saxons. Vous trouverez sur la page de liens de ce site quelques adresses indispensable tant en France qu'à l'étranger.

 

Avantages et inconvénients de la digiscopie

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Nous avons vu que la digiscopie permettait d'obtenir des distances focales (3000 mm à 9000 mm) impensables en photographie traditionnelle. Le fort pouvoir de grossissement induit (60 à 180x) abouti à la réalisation d'images de qualité à des distances allant de 20/30 m (par exemple pour un passereau) à 200 m et plus (pour un grand échassier) du sujet photographié. Comme cela l'a également déjà été dit, il ne s'agit pas de contester à la photographie traditionnelle son évidente supériorité en terme de qualité d'image. Toutefois, la digiscopie autorise à moindre coût la production de clichés dignes de figurer dans une galerie naturaliste. L'originalité de cette technique la rend dans bien des circonstances complémentaire de la photographie traditionnelle en ce qu'elle permet de travailler sur des sujets trop lointains pour pouvoir être immortalisés par un photographe équipé du plus puissant des téléobjectifs.

En outre, l'avantage immédiat de la digiscopie est qu'elle permet de garantir une distance de sécurité suffisante pour photographier l'oiseau sans le perturber dans son cycle de vie. Loin de moi l'idée de cautionner ici les amateurs de chasse, il faut cependant admettre que de nombreux photographes animaliers, peu soucieux de respecter le cadre de vie d'un oiseau s'il en va de la réussite de leur cliché, causeront autant voir plus de dégâts à l'avifaune en approchant de trop près leur sujet que nos fiers-à-bras semeurs de chevrotines qui chaque week-end arpentent nos campagnes.

En dépit des immenses avantages qu'elle procure, la digiscopie n'en demeure pas moins une discipline exigeante. En premier lieu, les distances focales qui résultent de la mise en oeuvre du couple longue-vue et appareil photo numérique impliquent l'absolue nécessité de stabiliser au maximum le système de prise de vue. A ce stade, on peut alléguer que la digiscopie n'offre qu'une tolérance quasi nulle au mouvement sous peine d'obtenir un flou de bougé qui, en aucun cas, compte tenu du système optique utilisé, ne saurait être artistique. Dans ces conditions, l'absence de vent et l'immobilisme du sujet photographié sont des prés requis à l'obtention d'une photo réussie. Il faut ainsi totalement exclure du champ de cette discipline la possibilité d'effectuer des prises de vues d'oiseaux en vols.

La seconde complication de taille à laquelle se heurte un digiscopeur est la mise au point. Ce paramètre est d'autant plus difficile à maîtriser que le sujet est éloigné. Les distances de prises de vues mettent à rude épreuve les collimateurs autofocus des appareils numériques utilisés. La netteté devient une quête aléatoire qui ne s'obtient pas tant grâce à l'oeil aguerri du photographe, mais plus sûrement après de multiples essais et recommencements. Ce constat nous vaut la règle selon laquelle, seules, environ 10 % des images réalisées seront exploitables.

Enfin, la digiscopie, plus encore que la photographie traditionnelle, nécessite une bonne luminosité. Quoique chaque prise de vue amène une problématique différente, l'ouverture de l'objectif de l'apn, et cela est valable pour tous les appareils, est généralement supérieur à 5.1, puisque le zoom est utilisé avec sa plus grande focale.

 

Comment réussir une digiscopie : les réglages de base

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Les préalables à la réussite d'une bonne image sont nombreux et directement liés aux limites de la digiscopie évoquées ci-dessus. Une bonne luminosité, l'absence de vent et un sujet quasi immobile sont en effet des pré requis. Quelques réglages de base de l'apn et une méthodologie à appliquer lors de la prise de vue permettront ensuite de maximiser ses chances d'obtenir une bonne image. Nous évoqueront ici les réglages du coolpix 4500 qui valent cependant pour d'autres appareils.

Position du zoom x3 (aucun vignetage)
Mode A priorité ouverture
Selectionner le mode macro
Mesure expo sur zone AF
BBS sélection meilleure image activé

 

 

 

 

Procéder ensuite de la sorte pour réaliser la prise de vue. Faites la mise au point avec la longue vue en zoomant au maximum à x60. Revenez ensuite entre x20 et x30 pour faire votre photo ou retirez le zoom pour utilisez le x30. Ainsi une netteté de l'image optimale vous sera garantie.

Ensuite, attendez qu'il n'y ai plus de vent, retenez votre souffle, invectivez l'oiseau puis ordonnez lui de ne plus bouger et surtout utilisez un déclencheur souple...Vous avez alors 1 chance sur 10 de réussir une bonne image...De prime abord, cette faible probabilité incitera les esprits les plus incrédules à considérer la digiscopie comme une source de frustration permanente...Mais n'est il pas bien plus frustrant encore de réussir à tous les coups et de ne jamais savourer le succès faute de ne connaître l'échec ?

Selon le niveau d'ensoleillement la vitesse au déclenchement se situera entre 1/30éme de secondes et 1/500éme de secondes. Cependant, la plupart des prises de vues se font entre 1/60éme et 1/125éme de secondes. En dessous 1/60éme secondes il est rare de réussir une image car l'immobilité du sujet doit être parfaite. Au delà de 1/125éme de secondes on peut envisager de photographier un oiseau en léger mouvement comme par exemple un canard en déplacement sur l'eau. Toutefois, il est peu fréquent que les conditions de luminosité permettent de déclancher au 1/250éme ou au 1/500éme de secondes. Au coeur de l'été la lumière brûlante de Juillet ou d'Août permet parfois d'atteindre ces vitesses. Entre le digiscopeur et le sujet à photographier, s'interpose alors un obstacle de taille que l'on appelle la turbulence et dont la manifestation s'apparente à une fluctuation des chemins optiques..

La turbulence est un phénomène bien connut des amateurs de photo astronomique. L'une des meilleures illustration que l'on puisse en donner, c'est la fenêtre d'une habitation bien chauffée que l'on ouvre une nuit froide de Janvier lorsque le ciel est clair, pour installer un télescope et regarder le ciel et les planètes. Voilà les pires conditions d'observation que l'on puisse imaginer. En effet, les échanges entre l'air froid du dehors et l'air chaud de l'habitation vont créer des turbulences qui rendront impossible toute mise au point nette sur un astre. Dans l'oculaire du télescope les étoiles et les planètes sont des petits points qui sautillent tout en se déformant dans tous les sens. Ce phénomène est local et lié à la proximité d'un bâtiment chauffé. Il suffit donc de se déplacer pour retrouver de bonnes conditions d'observations.

Plus gênante est la turbulence atmosphérique qui procède d'échange d'air chaud et froid dans l'atmosphère. Au niveau du sol le même phénomène se produit lorsque l'air se réchauffe pendant une belle journée printanière ou estivale. La turbulence s'apparente alors à des brumes de chaleur qui brouillent les images dans l'oculaire d'une longue-vue. Dans ces conditions, il devient impossible de digiscoper. En été, ce phénomène est très fréquent après 10 heures et lorsque la température s'élève au delà de 20°/25°.

 

Les applications possibles

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Les perspectives offertes par la digiscopie ne cantonnent pas cette discipline à la seule prise de vue ornithologique. Une longue-vue couplée à un apn permettra d'obtenir d'excellents clichés en astronomie à conditions de se limiter à des photos planétaires. Pour de tels clichés le zoom 20x60 pourra être utilisé jusqu'à x60. Une utilisation plus poussée en astronomie peut être envisagée mais à condition d'investir dans une monture équatoriale motorisée (cad un pied permettant de compenser la rotation terrestre) afin de pouvoir photographier le ciel profond (galaxies, nébuleuses). Il reste peut être à tester (si cela n'à déjà été fait) des apn avec des instruments de haute précision tel que les lunettes de la marque Télévue ou celles de fabriquées par Williams optics.

La faune sauvage ne se limitant pas à la gente ailée, beaucoup seront tenté de "digiscoper" toutes sortes d'animaux. A l'instar de ce qui m'est parfois arrivé certaines occasions ne manqueront pas de se présenter, de photographier une cistude d'Europe ( ici )ou un renard ( ici ) attendant sa proie au bord d'un étang. Néanmoins compte tenu des difficultés à mettre en oeuvre le couple longue-vue et apn et des limites de la digiscopie en matière de réactivité, cette technique est peu adaptée à la photographie de la faune sauvage. En revanche pour de tels sujets et biens d'autres applications il peut être intéressant d'associer une longue-vue à un caméscope numérique pour pratiquer ce qui s'appelle déjà...la vidéoscopie!!! Mais je laisse à d'autres le soin de réaliser un site sur ce thème.